Bali
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Lever de soleil sur le Batur

La région du Gunung Batur est une vaste cuvette au fond à moitié couvert d'eau, d'où émergent des cônes volcaniques encore en activité. Le paysage est spectaculaire. Le Gunung Batur est une double caldeira, ce qui signifie un cratère dans un autre. Le cratère externe qui forme les crêtes forme un ovale de 14 km de long et atteint par endroit 1500m. Le cratère interne atteint 1717m. Ces dix dernières années, son activité a fait naître plusieurs petits cônes sur son flanc. Plus de 20 éruptions ont été enregistrées depuis 1824. Les éruptions majeures ont eu lieu en 1917, 1926, 1963. Batur se trouvait à l'origine dans le cratère mais fut détruit par une violente éruption en 1917. Elle tua des milliers de personnes avant que la coulée de lave s'arrête à l'entrée du temple principal du village. Ceci fut interprété comme un bon présage et le village fut reconstruit au même endroit. Lors d'une nouvelle éruption, en 1926, la lave n'épargna que le sanctuaire le plus élevé. La catastrophe fit peu de victimes, le village ayant été évacué. Il fut cette fois reconstruit sur le bord du cratère et le sanctuaire rescapé, placé à l'intérieur d'un nouveau temple, le Pura Batur.

D'un point de vue spirituel, le Gunung Batur est la deuxième montagne de Bali, son temple revêt donc une importance capitale.

On s'est levés à 2h00 du matin aujourd'hui pour arriver à Batur vers 3h30. Juste le temps d'ajuster son sac à dos et on y va. Notre guide de trekking s'appelle Tetuk, encore un et donc le quatrième de la famille... ben non, c'est le huitième garçon. On sort du village et on tourne à droite dans le parking. Après une demie heure de marche, on atteint une crête avec un sentier relativement bien tracé. Très vite le sentier devient très raide et on marche sur des rochers, des cailloux et du sable volcanique. Ca glisse. Dans le noir, même avec les (faibles) torches que nous avons reçues de notre guide, c'est très difficile. On est déjà couvert de transpiration et notre souffle est lourd. Quelques pauses sont nécessaires avant d'arriver au sommet. Une heure et demie de grimpette sur 4 km pour un dénivelé de 900 mètres. Tetuk nous fait entrer dans une hutte et nous propose de nous reposer. Le ciel est encore sombre, on a le temps, on ne se fait pas prier. Lui, disparaît et réapparaît plusieurs fois, très affairé. Une dame nous propose gentiment un coca. Pourquoi pas, c'est sympa. Grosse erreur, on n'a pas flairé l'arnaque et le coca coûte 25000 rupiahs. Futée, elle dépose un verre de thé devant nous, Nele se laisse tenter et rebelote. Par ici la monnaie. Décidément, il est très tôt, on n'a pas encore les idées claires. Comme par magie, Tetuk réapparaît et nous propose d'aller voir la cuisson des bananes et des œufs. Drôle d'idée, on le suit. On descend sur le flanc abrupt du volcan et là, dans un trou à même la montagne, on découvre notre breakfast qui cuit grâce à la chaleur du volcan. Vraiment très très chaud à quelques centimètres sous nos pieds.

  

  

  

On remonte et le spectacle commence. Malgré de gros nuages qui s'étaient amoncelés, le soleil commence à poindre le bout du nez. C'est splendide. A ce moment, on ne regrette plus la grosse somme déboursée. Le tout dure une vingtaine de minutes et les appareils photos crépitent. Tetuk nous apporte notre petit déjeuner, sandwiches à la banane et œufs cuits dur. On mange face à l'un des plus beaux spectacles qui nous ait été donné de voir.

  

  

On se remet en route car on a décidé de faire le grand tour, celui qui passe par tous les cônes. Le chemin est très étroit en haut de la crête, cette fois, heureusement que le soleil nous éclaire sans ça, un pas de côté et c'est la chute dans la fournaise. De tous côtés des fumées volcaniques s'élèvent, des nuages bourgeonnent et les rochers se découvrent entre ombre et lumière. La crête extérieure semble flotter au dessus du lac. C'est époustouflant, on se tourne de tous côtés au risque de buter contre un mauvais caillou.

  

  

  

 

Notre chez Tetuk nous guide hors des sentiers battus et s'arrête soudain pour nous montrer le chemin suivi par les autres. Lui, spécialement pour les bons touristes que nous sommes, il a prit un chemin "more beautyful". Mais quand on sera en bas... "do you understand"? Ouais, j'ai compris, un petit pourboire sera le bienvenu. Je me retourne et m'aperçois qu'on a descendu environ 400 mètres de poudreuse et qu'il sera pénible de remonter. J'acquiesce bien obligé mais heureusement, ça vaudra le détour et je serai très chiche après avec le pourboire.

  

     

  

  

On s'arrête sur une crête et Tetuk se met à fouiner dans le sol avec un bâton, il touille, retourne, chipote... Puis, il sort un morceau de roche volcanique et le porte à l'oreille, le donne à Nele, qui se brûle, et le porte également à l'oreille. La roche crépite. Tetuk déterre quelques morceaux en se brûlant la plante des pieds mais nous régale avec tous ces cailloux qui chantent. On continue.

On descend dans des coulées de sable volcanique, on a des cailloux plein les chaussures mais on prend vraiment notre pied. Notre troisième volcan, après l'Etna (Sicile) et la Soufrière (Guadeloupe), chacun différent, mais celui-ci nous a sans doute offert les plus belles vues.

Le tour des cratères et le retour au point de départ dure environ trois heures. On passe entre des paysages désolés, lunaires et des coulées de lave pour finir sur des plantations de tomates et de choux à même la roche volcanique. Cette fois, la randonnée est terminée, il est 9h00, elle aura duré 5 heures. On rentre à Ubud, fatigués mais ravis et après une heure et demie de voiture crapahutant sur les bosses et dans les nids de poule, on arrive à l'hôtel royal juste à temps pour déjeuner de nouilles délicieuses, porridge de riz, saucisses, pommes de terre à la pelure, couques aux raisins, crêpes fourrées à la banane, fruits...

  

On décide de se reposer et de passer un bon bout de temps à la piscine, au soleil, avec les lézards, écureuils, papillons et un serpent à tête jaune. Un membre du personnel vient me faire la causette et finement essaie de m'entraîner dans une visite d'un de ses "amis" peintres qui me ferait exceptionnellement des "special price" pour un tableau traditionnel: 15 000 000 de rupiahs. Finalement, je lui apprends que c'est mon "birthday" et il me propose une bouteille de champagne au prix exceptionnel, rien que pour moi, de 250 000 rupiahs au lieu de 900 000, tarif officiel de l'hôtel. OK, j'accepte, ça se passe en catimini, il a sans doute chipé la bouteille en réserve et empoche les billets. 22€, c'est une affaire pour moi, tant mieux mais aujourd'hui, on  a découvert des balinais filous qui cherchent à obtenir l'argent des touristes et on n'aime pas ça. On sera attentifs maintenant quitte à être radins, tant pis pour eux, ils ont cherché.

Ce soir, on mange dans un restaurant que nous a chaudement recommandé Nathalie et on n'est pas déçus. L'endroit s'appelle "Le Miro's" et on y est gentiment accueillis par deux charmantes dames, on choisit une table sous un arbre vénérable. On décide de prendre une bouteille de vin rouge, il est délicieusement fruité. La suite est excellente. Chez nous, ce restaurant ne serait pas loin d'être étoilé tant les saveurs sont finement et subtilement présentes dans chaque mets. après notre entrée, qui n'était somme toute pas nécessaire, on a opté pour un plat qui propose la plupart des spécialités balinaises. Un véritable feu d'artifice de goûts.

  

Des anniversaires comme ça, j'en commande pour trente années successives.